A la frontière entre Zambie et Zimbabwe se dresse le barrage hydroélectrique de Kariba, l’un des plus grands au monde. Fragilisé par une faille apparue dans le bassin de dissipation sous la pression des crues du fleuve, il nécessite aujourd’hui d’importants travaux de remodelage par minage et terrassement du bassin de dissipation, par ailleurs renforcé par injection de béton. Afin d’intervenir en toute sécurité au pied du barrage et d’isoler la zone de travail, les équipes ingénierie et innovation de Razel-Bec ont conçu un batardeau innovant, en cours de construction : le procédé de construction des piles hors d’eau, puis de déplacement par flottaison, garantit la qualité de l’ouvrage.
En janvier 2020, la première des sept piles que totalise le batardeau a été construite sur un ascenseur semi-immergé, avant d’être mise à l’eau jusqu’à son niveau de flottaison (4,5 m). Elle a ensuite été emmenée jusqu’à son emplacement définitif par un bateau pousseur, remplie de béton et surélevée à l’aide de coffrages grimpants jusqu’à sa hauteur définitive de 12 mètres.
Début 2021, les piles seront reliées entre elles par des portes métalliques étanches, fermant ainsi le batardeau. 2 000 000 m3 d’eau devront alors être pompés par paliers successifs pour rendre accessible le bassin de dissipation et lancer les travaux de remodelage et de renforcement. Une fois les travaux terminés, le batardeau devra être démonté pour permettre la réouverture des vannes.
Confrontées à de nombreux chantiers de réhabilitation de chaussées latéritiques endommagées par un trafic de poids lourds en surcharge, les équipes de Razel-Bec ont développé, en synergie avec Bomag, une technique de recyclage à froid de renforcement appelée Recyclage et Amélioration de l’Émulsion (RAE). Celle-ci permet de retraiter en place les chaussées latéritiques abîmées, au moyen d’un apport d’émulsion de bitume. Le revêtement et la couche d’assise de la chaussée sont broyés à l’aide d’un pulvimixeur. Une recycleuse MPH 600 Bomag y incorpore l’émulsion de bitume et eau. Le mélange est alors réglé puis compacté afin de former la nouvelle couche d’assise.
Cette technique a été expérimentée pour la première fois en Côte d’Ivoire en 2017-2018, sur le chantier de réhabilitation de la chaussée reliant les villes de Bongouanou, Kotobi et Akoupé. Elle est actuellement utilisée au Mali, sur le chantier de réhabilitation d’un tronçon de 6,5 km de la RN6 à Bamako.
Enfin, sa mise en œuvre est à l’étude pour des chantiers au Cameroun et au Burkina-Faso. Économe en matériaux et énergie, performant et durable, le RAE devrait séduire nombre de maîtres d’ouvrage sur le continent africain.